BUIS-LES-BARONNIES 2021, assault sur Saint-Julien

À l’heure où Paris s’éveillait de sa torpeur, nous partîmes à vingt-deux sur ce monstrueux destrier de ferraille lancé à vive allure. Fiers conquérants, nous lançâmes l’assault du rocher Saint-Julien qui gît dans le bourg de Buis-les Baronnies. À maintes reprises, nous avions envisagé de livrer bataille sur ces terres funestes, mais la peste qui faisait rage mit à mal nos desseins.

Voilà pour moi ce qu’évoque cette ville au nom si singulier : j’ai l’impression de me retrouver en classe de 5e avec M. Proslier mon professeur de français qui me parle de Perceval, Chrétien de Troyes et de la quête du Graal. Que nenni, il n’en n’est rien. Ici nous parlerons d’escalade et de camaraderie (et bien entendu de discipline et d’honneur).

Je dois vous avouer que le début de cette sortie est nébuleux pour moi. Il y a sûrement eu un lever matinal, une dernière vérification matos, un rendez-vous à gare de Lyon dans le Halles 2 et 3 heures de train. N’étant pas du matin mon premier souvenir est à Avignon : Linh a un sac à dos de 25 L pour 4 jours vs François avec son 100 L (cela s’avère une bonne pratique quand il s’agit de se partager les courses restantes). Mon pseudo-minimalisme en prend une claque, j’ai un gros sac de 33 L. Deuxième souvenir : il fait beau, il fait chaud, au moins 15 degrés de plus qu’à Paris.  Le sud magnanime nous accueille avec son plus beau soleil provençal de la mi-novembre. À ce moment-là naît mon seul regret de cette sortie : j’aurais dû prendre mes lunettes de soleil.

Après un court périple en voiture, Buis-les-Baronnies s’offre à nous avec son fameux rocher Saint-Julien. En chemin, j’ai croisé un autre rocher familier, celui des Dentelles de Montmirail (encore un truc moyenâgeux) que j’ai découvert 6 mois auparavant. Buis (son sobriquet pour les intimes), c’est trois salles, trois ambiances. La couenne et la grande voie pour les uns, la via ferrata pour les autres. C’est là qu’à commencé l’un des débats du weekend. Que penser de via ferrata ? Randonnée sans intérêt pour les uns, grand frisson vertigineux pour les autres. Je vous laisse seul maître de vos opinions.

De là où nous étions, 4 sites étaient très facilement accessibles :

–        Le fameux Rocher Saint-Julien, le majestueux avec sa crête de dinosaure,

–        Ubrieux, parfait pour les paresseux, les premières voies étant à 50 m du parking,

–        L’Aiguille de Buis accessible après une courte marché un peu raide de 15 min, prévoyez beaucoup de dégaines !

–        Et enfin Baume Rousse, où tous les grimpeurs du dimanche se sont entassés en pensant qu’ils seraient les seuls à avoir cette riche idée.

Buis-les-Baronnies est fidèle à sa réputation : les voies sont superbement bien équipées, un peu trop bien diront même diront les mauvaises langues, idéal pour gagner en confiance et se rassurer (voire tirer au point). Et les cotations ? Éternel débat dans le monde de la grimpe. Selon une étude très scientifique, une conversation sur deux aux pieds des voies tourne autour des cotations. Alors, les cotations sont-elles bonnes ? Vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise cotation. Moi, si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres…

Les rencontres parlons-en. Il y avait des petits nouveaux à cette sortie. Clémentine, Kimberley, Léa, Alice, Pauline et Thomas ont été adoubés et sont désormais des fiers chevaliers qui ont ralliés l’étendard de FLM avec ses valeurs chevaleresques : camaraderie, discipline et honneur !

Ils ont donc pu rester à notre table festoyer avec nous ce soir-là après avoir rejoint officiellement la guilde de FLM. Et à notre table, on y mange bien ! Il y en avait des victuailles ! Des mets réalisés par nos amis transalpins italiens (pasta e tiramisù), et un plat aux épices qui ont parcouru la route de la soie, un autre en l’honneur de nos proches restés à Paris dans un froid de gueux : une délicieuse tartiflette. Une petite pensée pour les cuistos ayant versé quelques larmes en épluchant de coriaces oignons. Un grand merci aux cuistots !

Impossible de relater cette sortie sans vous parler du scandale des SESAMES !

« T’as ton sésame toi ? » Derrière une innocente question se cache en fait une discrimination au diplôme avec des passes droits, des gens qui respectent scrupuleusement les règles et des passagers clandestins. Certains l’ont, certains ne l’ont pas, certains l’ont raté. Pas de sésame, pas de chocolat, pas de grande voie. Pourtant à Buis, les grandes voies, ce n’est pas ce qui manque, il y en a pour tous les goûts !

Mais les sésames, c’est avant tout l’incarnation de l’esprit du club. Des adhérents bienveillants qui prennent du temps avant et pendant les sorties pour transmettre leur savoir et initier des petits nouveaux et des moins nouveaux (dont votre humble serviteur qui a écrit ce billet fait partie). Un grand merci à eux <3

La fin du séjour est marquée par le rocher Saint-Julien qui nous dit au revoir en se parant d’un beau coucher de soleil rougeoyant. Nous quittons Buis avec quelques kilos et des souvenirs en plus, les muscles endoloris…

Un grand merci à Cécile et Nina pour l’impeccable organisation de cette sortie. C’était très bien vu d’avoir convié le soleil à cette sortie !

 

 

Texte : Stéphane K
Grimpeurs : Nina, Cécile D, Delphine, Isabella, Clementine, Kimberly, Pauline, Léa, Alice, Celine, Audrey, Francois, Stéphane, Thibaut, Arnaud, Thomas B, Matthieu, Constant, Michele, Thomas B, Linh, Gaëlle

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