HAUTEROCHE 2021, Bref, j’ai fait la sortie Hauteroche de FLM
Mon premier week-end escalade en falaise, à Hauteroche (Côte-d’or).
Pour le contexte, je débute l’escalade et ma cotation max était jusqu’à peu autour de 3b-, soit l’équivalent d’un escabeau pliant. Ajoutez à cela une participation de dernière minute, et vous avez une idée de mon niveau de préparation pour cette session.
Vendredi soir : La plupart des voitures arrivent à destination entre 23h et minuit. Sur place il fait nuit noire, modulo un feu initié par les premiers arrivants. A quelques mètres de là, on se lance dans un montage de tente façon « Colin-Maillard ».
Quelques bières au coin du feu, puis direction la tente pour une nuit qui s’annonce bien fraiche.
« fraiche » est un euphémisme car c’est véritablement un froid de gueux qui sévit cette première nuit (minimale à 2° apprend-on le lendemain), et qui explique sans doute le démarrage un peu lent le lendemain.
Samedi matin : Michele se lance dans une formation sur le passage au relais ; tous les débutants passons chacun notre tour à la mise en pratique sur l’arbre, et le moins qu’on puisse dire est que Michele n’a pas l’air 100% confiant (« ça va qu’il y a des Moulinox partout ici » pense-t-il en son for intérieur)
On enchaine avec le briefing Sécu et Logistique de Jaouida. Puis constitution des binômes, répartition du matériel et, à 11h, nous voici en route pour la falaise. Les anciens marmonnent qu’on a jamais vu un départ aussi tardif ; heureusement la falaise est à deux pas.
L’essentiel du groupe se dirige vers Grande Falaise ; quelques uns vont tenter l’aventure
« Chaque année on dit qu’on essaye Bourgogne et on le fait pas »
À 11h30, les choses sérieuses commencent et tous nos petits binômes se mettent à escalader avec ferveur les premières voies : Lierre, La verte, Tanger, La Gradingue, La Julie, La Poignée Pétée, et autres noms fleuris.
En équipe avec l’excellent Felipe, co-organisateur de cette édition, je commence sur du 4a, 4b+ histoire de chauffer les doigts et s’habituer aux arrêtes glissantes ET tranchantes. On poussera jusqu’au 5a au cours de cette matinée de prise de repères.
A 14h, un picnic très sympa au soleil au pied de la falaise.
A ce stade on se dit qu’il faut pas trop forcer sur le déj si on veut se donner une chance de grimper quoi que ce soit l’après-midi
Retour ensuite sur la paroi pour quelques voies
16h : après le ralliement des sécessionnistes Bourguignons, une nouvelle – excellente – formation de Michele sur la descente en réchappe ; cette fois-ci en live sur la paroi avec un superbe soleil couchant.
A ce moment je me dis que cette technique nous aurait été utile cet après-midi sur « L’été » (/ « L’automne ») ; une 5b qui se transforme en 6a si on rate l’embranchement à mi-paroi, et sur laquelle on a bien galéré pour récupérer les dégaines (Comme quoi : bien lire le topo !)
Il est maintenant 18h passées : il y a cet appel tentant d’une dernière montée avec le soleil rasant les cimes
Il y a aussi la possibilité de rester kéblo sur la paroi avec la nuit tombée et les loups au pied de la falaise
👉Nous rentrons.
D’autant qu’au camping, ça n’a pas chômé : un groupe de volontaires, entrainé par la FSGT locale, a déniché des ressources exceptionnelles de bancs, tables, brasero, néons – et le courant qui va avec – pour concocter une ambiance digne d’un bal du 15 août en Corse.
Repas gargantuesque à suivre avec des provisions de viande de l’ordre de 2-3 kg par tête, grâce au zèle empressé d’Ayman sur les courses de saucisses et merguez, en + d’une cargaison de travers de porc généreusement offerte par des locaux.
Malgré l’appréhension de s’éloigner du bucher, la nuit sera beaucoup plus clémente que la précédente ; d’ailleurs le lendemain à 9h20, le tarmac est toujours assez vide. Autant dire qu’on a pas fait mieux que la veille sur l’horaire de départ…
Au programme dimanche matin, aider au nettoyage des falaises :
Coupage de ronces, nettoyage des mousses, purges localisées..
Ici une superbe chaine humaine a permis de combler de pierres un bord de chemin effondré
Là on admire le coup de pioche rageur de Glen sur le terrassement (terrassage ?) du chemin.
Et là encore d’autres preuves de l’efficacité de ce collectif nettoyeur
Après un nouveau bivouac ensoleillé, et une abondance de saucisses cuites la veille, il reste un peu de temps pour envoyer les dernières voies :
Rookie-tip : C’est le moment d’arbitrer entre l’envie de bien finir et la lucidité sur son état de forme
Puis c’est le retour au camping ; rangement du matériel, dernier nettoyage et on reprend la route pour Paris, où une douche chaude (salvatrice à de multiples égards) nous attend.
Bref, j’ai fait la sortie Hauteroche de FLM
PS : Bravo et remerciements à Jaouida, Felipe, et Michele pour l’organisation et l’encadrement. Et globalement à tout le monde la bonne ambiance et la bonne humeur. Mention spéciale à la météo pour sa coopération (sauf la nuit à 2° – ça c’était pas cool)
Texte : Bruno