Si vous êtes un lève-tôt ou un couche-tard, vous avez probablement aperçu ce matin, dans le brouillard, 12 lutins la tête enfarinée débouler gare de Lyon. Ils résurgèrent autour de 10 h, sous les 17 degrés de la gare Saint-Charles. Après moultes élucubrations et recherche de la meilleure boulangerie du coin, Nina, chèvrechoutiste en herbe, déclara qu'il valait encore mieux acheter le pain à Monop que dans la boulangerie-kebab du Prado. François goba son poulet-harissa sur le parking du bus en guise de protestation.
L'installation dans le gîte du pied des Goudes fut sommaire, la femme de ménage ne manquant pas de leur rappeler que « le check-in ne se fait pas avant 16h ! ». Les plus téméraires se lancèrent dans une grande voie, les autres optèrent pour de la couenne (pas si) tranquille. Mon groupe choisit le secteur de la demi-lune pour s'échauffer, que nous trouvâmes après quelques pipis sauvages. La session fut intense mais courte : la faim mêlée à la fatigue poussait nos ventres et nos têtes à rentrer au chaud. Nous hachâmes grossièrement les pommes pour le crumble, qu'Aurélien recoupa derrière, nous rappelant au passage « qu’on n’était pas là pour faire une tarte tatin ; à la fin faut qu'ça compote ». Ce même soir, Aurélien était prévenu : s'il échouait à combler nos ventres de sédentaires endimanchés, il perdait la confiance de Nina. Son chili fut un tel succès qu'il (dé)convertit même les végétariens, et tout le monde alla se coucher à 22h.
La team couenne se prépare à grimper à Saint-Michel d'eau douce
Le lendemain, nous partîmes à l'aube : à 10h30, après 2 petits-déjeuners et 3 micro-siestes, nous prirent la direction du cirque de la Galinette. Nous arrivâmes à bon port, slalomant entre les pierriers, grâce au sens de l'orientation légendaire de Pierre et Nina, et aux nouvelles lunettes de JM. Nina et Pierre gravirent un mix d'UHT et de 3 coeurs sous les étoiles (6B), les binômes JM/Stéphane et François/Loïa optèrent pour La Voie du Fond du Cirque, belle 5C/5B (4 longueurs) malgré une traversée qui agaça François, qui lâcha un « c'est ça qui me soule avec les calanques, y'a trop de logistique et pas assez de grimpe ». Nous dégustâmes notre banh-mi en haut des voies, avec une vue imprenable sur le reste du parc et sur la baie de Marseilleveyre. La descente se fit en rappel, JM en tête, et nous rentrâmes par le chemin en longeant la côte au soleil couchant.
Nina et Pierre dans la L1 de UHT et installation des rappels par JM après le déjeuner en haut des voies
A l'arrivée au gîte, on débriefa de notre journée autour du rituel épluchage de légumes/apéro, puis de pois cassés/saucisses (initialement purée, que François transforma unilatéralement en soupe).
Le dimanche, les groupes grandes voies/couennes s’inversèrent : JM, Anastasia et les autres repartirent en grande voie, et Pierre, Nina, François, Stéphane, Loïa + Louis allèrent aux Dalles afin d’étancher leur soif de perf. On s'échauffa sur quelques 5, puis 6a, puis 6B, que Nina était la seule à trouver « prisues ». Pierre et Nina nous encourageaient sur une dernière 6B : « t'inquiètes, après la résurgence les mouvs sont plus simples ! ». Ne sachant pas ce qu'était une résurgence, nous ne trouvâmes jamais les mouvs plus simples. François réussit le premier une 6a en deux temps ; une partie en dalle classique avec des gouttelettes en guise de mains, et la fin dans un toit lisse qui justifiait la cotation. Après avoir poncé le secteur, nous rentrâmes, les écailles bien usées par le soleil, sur l'entêtant refrain « celui qui s'pisse dessus n'a jamais chaud très longtemps ». Nous conclûmes que le secteur était parfait pour 6 personnes dans le 5/6 : bien exposé, à l’abris du vent, avec suffisamment de voies pour ne pas se marcher dessus.
Tout le monde s'agitait déjà au gîte, et le concours du meilleur plat végé se poursuivit autour de l'excellent dalh-lentilles-coco de maître Stéphane. Nos chemins se séparèrent le lendemain car je décidai de visiter le centre de Marseille.
Texte : Loia.
Grimpeurs (et photographes) : Pauline, Stéphane, Nina, Jean-Michel, Felipe, Aurélien, Alexandre, Bérengère, Loia, Francois, Pierre, Anastasiia (et un peu Louis, remplaçant de binome au repos et livreur dépanneur)
Stéphane dans une des 6a de la dalle du Méandre