Oyé, olé, l’heure de la sortie Internationale a enfin sonné !
Après 2 ans à lui courir après, à s’inscrire dans des tableaux qui finissent sous les confinements et les couvre-feux, ça y est, on peut s’inscrire en seulement 3 sec – grâce à nos données intelligemment pré-enregistrées pour gagner des places dans la liste – pour partir 1 semaine entière à la conquête des Los Malos de Riglos, grâce à Cécile et Céline !
Les quoi ? Ouai…nous non plus on ne savait pas très bien où on allait mettre les pieds, ou plutôt les doigts quand on a cliqué…
Mais c’était sans compter sur notre ami Wiki, qui nous dit :
Les Mallos de Riglos sont des formations géologiques situées en Aragon dans les Pyrénées espagnoles.
Et qui précise : ils sont formés de conglomérats du Miocène, sédiments de galets de taille significative cimentés par du gravier et du sable déposés dans les cônes de déjection qui se déversaient jusqu’à l'ancienne dépression centrale de l'Ebre. Ces alluvions ont été érodés, donnant la forme de ces murs coniques très impressionnants.
Concrètement, et plus vulgairement, on comprend qu’on va grimper sur de vieilles déjections. Ainsi soit-il.
Cette roche bien particulière, demande un petit temps d’adaptation.
D’une part parce que nous n’avons jamais vu de telles parois, d’autre part, parce que ces gros cailloux plantés dans du sable, donnent vraiment l’impression qu’ils vont se déliter dès qu’on va poser le moindre bi-doigt dessus.
On s’approche donc, tout doucement, tapi derrière nos baudriers et à bien l’abri sous nos casques, décidés à l’apprivoiser.
On l’effleure, on ose poser une phalange…une main…un pied…une jambe…son binôme : ok, ça tient comme jamais. C’est parti !
Bombé après bombé, panza après panza – c’est tout pareil qu’un bombé mais en espagnol – on gravi nos sommets respectifs !
Le temps est bon, le ciel est bleu, ca y est, on est déjà amoureux.
On rentre à la maison avec des étoiles plein les yeux, le coeur qui bat à l’idée de recommencer le lendemain et aucune crevasse sur les doigts : BONHEUR.
Après une première journée à la hauteur de ces Malos – 300m – il faut maintenant planifier une deuxième journée tout aussi bien.
Et là, devant nous, sur la table de cette micro-cuisine, l’objet de toutes les convoitises, celui qui a littéralement upgradé notre séjour : Le TOPO de Cécile Bichon !
Des petits post-it de toutes les couleurs qui nous permettent de trouver – en 2 tournements de page – les meilleures Grandes-Voies, les plus beaux secteurs, l’exposition au soleil plutôt matinale ou tardive… tout tout tout vous saurez tout sur Riglos.
Il suffit juste de croiser les critères, de choisir entre bleu ou vert pour tomber sur sa voie rêvée.
Et en supplément bonus : Cécile peut commenter absolument tout le Topo de mémoire, nous dévoiler ses voies coup de coeur. Encore une fois : BONHEUR. Et surtout, merci Cécile !
Les jours, les soleils, et les grandes-voies s’enchainent les uns après les autres, sans aucun point noir. Tout le monde rentre à l’heure chaque soir, pour profiter de cette immense tablée en bois, installée dans une magnifique grange peuplée d’objets anciens improbables allant du vautour empaillé, au moulin à café, en passant par cette grosse vis dorée ou encore ce trombone tout rouillé. Chaque soir c’est un petit festin qui s’installe dans nos assiettes et sous nos yeux fatigués. Poké Bowl, bo-bun, gâteaux, tartes, grosse tata, tiramisu…passent sous nos fourchettes affamées par tant d’aventure.
Comme toujours, on prend le temps de se raconter nos v(o)ies, on se montre les photos de ceux d’entre nous qu’on a repéré hyper, mais hyper loin tout là bas – mais siiii, le petit point orange c‘est toi j’t’assure ! –, on se demande où est passé ce chat mignon, tout blanc et très poilu qui est devenu notre super ami, on s’organise pour tenter des activités parallèles humides et glaciales qui défient les lois du style, font claquer les dents de Jean-Michel, et qui nous donnent encore plus envie de revenir sur nos cailloux d’amour – je parle évidemment de cette discipline (discipline vraiment ?) merveilleuse qu’est le canyoning.
Comme toujours, on rempli un peu plus nos têtes de souvenirs forts en émotion, on se dit qu’on a de la chance de pouvoir vivre ça. De pouvoir partager ça. On se dit que l’escalade est le meilleur sport du monde, et on oublie qu’on l’a insulté un peu plus tôt en grimpant cette Panza à la cotation douteuse. On se demande ce que Michele a écrit dans son petit carnet et on se dit qu’on a un peu vieilli quand la fête s’arrête juste après minuit.
Et c’est justement tout ça qui donne un résultat si joli, et qui fait qu’on est profondément heureux de s’être ré-réinscrit.
Texte : Hélène.
Grimpeurs (et photographes) : Cécile, Céline, Natalia, Helene, Hoai-Linh, Jonathan, Paul, Olivier, François, Khalid, Constant, Michele, Jean Michel, Moa et Matthieu